PASSION FAMILIALE
Bercé depuis tout petit au son de la cabrette et du ronronnement des moteurs, le permis en poche, me voici plein d’espoir ! Conduire… oui ! … mais pas uniquement une voiture de tourisme avec maman sur le siège passager… ça non ! Car … conseils, remarques, critiques, parfois encouragements, mais souvent accrochée au tableau de bord ou la jambe tendue comme si elle appuyait sur la pédale de frein craignant à tout moment l’incident, voire l’accident ! … ça non ! Si possible, autre chose !

Une occasion s’est présentée par un coup de fil de l’organisateur de la coupe LOGAN Rallycross, puis TWINGO : véhicules de course d’occasion disponibles, courses étalées sur l’année, budget abordable, après voir fait le tour de la question, je me dis « pourquoi pas », puis, à la réflexion : « mais, qu’en pensera mon père qui a toujours couru avec le lion » ?
Je me lance avec Guillaume, mon frère, dans l’aventure, et nous voici inscrits dans le championnat de France des Rallycross : 9 épreuves dans l’année sur des circuits mi terre, mi bitume, répartis en France.
Les épreuves ont lieu le weekend, mais nous devons être sur place dès le vendredi en fin d’après-midi afin de subir les divers contrôles : vérifications techniques de la voiture et administratives des pilotes.

Un tour de reconnaissance permet de se familiariser avec le tracé, les chicanes, les virages puis la compétition commence : cinq voitures partent de front pour 5 tours chronométrés ; les meilleurs temps de la première manche, partiront en première ligne lors de la course suivante.

Dès le départ, les moteurs ronflent, grondent, c’est un beau concert pour qui aime la mécanique ! Les pilotes casqués, harnachés à leur siège, les deux mains gantées accrochées au volant, ont les yeux rivés sur les feux pour le départ : les voitures sont lancées, les pilotes se battent pour être à la corde du premier virage et prendre la tête : l’obligation de passer par le tour Joker peut changer le classement, un virage mal négocié et la course peut se terminer dans les décors ou par un tonneau !

Un accrochage, une casse mécanique, un moteur mal réglé « qui tourne sur 3 cylindres » peut nous reléguer au fond du classement ! La mécanique bien préparée est aussi importante que la concentration du pilote !

L’ambiance hors course est très particulière : certains se croient aux 24 heures du Mans et viennent avec leur semi-remorque rempli de pneus de rechange (lisses par beau temps, sculptés s’il pleut) et de pièces détachées (cardans, amortisseurs, colonne de direction, moteur) : ceux-là arrivent au dernier moment, leurs mécaniciens qui ont préparé la voiture installent tout en amont.

D’autres, comme nous, viennent avec leurs copains, un brin mécanicien, se plaisent à partager le casse-croûte sur une petite table de camping tout au long des deux jours, et dorment sur un matelas posé à même le camion. L’ambiance hors course est décontractée, familiale, amicale : ces journées nous ont laissé des souvenirs de franche camaraderie, sans véritable enjeu, même si, nous avons été fiers de quelques bons résultats !
Le bruit d’un moteur bien réglé… l’odeur de l’huile chaude… le redressage d’une tôle froissée… et les conseils et encouragement de son frère… C’est tout cela à la fois le plaisir du sport automobile !

Alexandre RESTELLINI